Pompéi et l'éruption du Vésuve
Pompéi est une cité située près de Naples, en Italie. Elle est très
importante historiquement car ce sont des vestiges de l’époque de
l’Empire Romain que nous pouvons y trouver encore aujourd’hui.
Fondation et vie de Pompéi
La ville aurait été fondée au 8ème ou au 6ème siècle avant notre ère.
Il est possible qu’elle ait été fondée par les Osques, puis serait
passée aux mains des étrusques au 7ème siècle, pour finir sous la
domination des Samnites (en 425 avant notre ère), un peuple belliqueux.
Après la victoire des Romains sur les Samnites, Pompéi devient romaine.
Mais l’architecture montre toujours le passage des Samnites, et il est
d’ailleurs possible que Pompéi garde ses institutions, sa langue et son
autonomie alors même qu’elle passe sous domination romaine.
La ville est grandement récompensée pour sa fidélité lors de la seconde
guerre punique, mais elle va jouer un rôle très important dans la
guerre entre les Italiques et Rome, ce qui lui vaut d’être assiégée par
l’armée de Sylla. C’est neuf ans plus tard qu’elle se rend à ce
dernier, et elle devient une colonie de Rome. A ce moment, Pompéi
devient une ville résidentielle habitée par des familles riches. La
production du vin y est importante, et permet son enrichissement.
Éruption du Vésuve
Le Vésuve visible depuis le site archéologique de Pompéi
Pompéi subit l’éruption du Vésuve le 24 août 79 de notre ère. En effet,
la cité est construite au pied d’un volcan en activité. Le mont Vésuve
fait 1281 mètres de hauteur. Il a détruit également les villes voisines
de Pompéi, comme Herculanum, Oplontis et Stabies. L’éruption du Vésuve
est racontée en détail par Pline le Jeune, historien qui a vécu cette
éruption. Pline le Jeune raconte cela dans une lettre destinée à
Tacite, alors qu’il explique la cause de la mort de son oncle. En voici
un extrait :
Cependant,
de plusieurs endroits du mont Vésuve, on voyait briller de larges
flammes et un vaste embrasement dont les ténèbres augmentaient l'éclat.
Pour calmer la frayeur de ses hôtes, mon oncle leur disait que
c'étaient des maisons de campagne abandonnées au feu par les paysans
effrayés. Ensuite, il se livra au repos, et dormit réellement d'un
profond sommeil, car on entendait de la porte le bruit de sa
respiration que sa corpulence rendait forte et retentissante. Cependant
la cour par où l'on entrait dans son appartement commençait à
s'encombrer tellement de cendres et de pierres, que, s'il y fût resté
plus longtemps, il lui eût été impossible de sortir. On l'éveille. Il
sort, et va rejoindre Pomponianus et les autres qui avaient veillé. Ils
tiennent conseil, et délibèrent s'ils se renfermeront dans la maison,
ou s'ils erreront dans la campagne : car les maisons étaient tellement
ébranlées par les effroyables tremblements de terre qui se succédaient,
qu'elles semblaient arrachées de leurs fondements, poussées dans tous
les sens, puis ramenées à leur place. D'un autre côté, on avait à
craindre, hors de la ville, la chute des pierres, quoiqu'elles fussent
légères et minées par le feu. De ces périls, on choisit le dernier.
Chez mon oncle, la raison la plus forte prévalut sur la plus faible;
chez ceux qui l'entouraient, une crainte l'emporta sur une autre. Ils
attachent donc avec des toiles des oreillers sur leurs têtes : c'était
une sorte d'abri contre les pierres qui tombaient. Le jour recommençait
ailleurs ; mais autour d'eux régnait toujours la nuit la plus sombre et
la plus épaisse, sillonnée cependant par des lueurs et des feux de
toute espèce. On voulut s'approcher du rivage pour examiner si la mer
permettait quelque tentative ; mais on la trouva toujours orageuse et
contraire. Là mon oncle se coucha sur un drap étendu, demanda de l'eau
froide, et en but deux fois. Bientôt des flammes et une odeur de soufre
qui en annonçait l'approche, mirent tout le monde en fuite, et
forcèrent mon oncle à se lever. Il se lève appuyé sur deux jeunes
esclaves, et au même instant il tombe mort. J'imagine que cette épaisse
vapeur arrêta sa respiration et le suffoqua. Il avait naturellement la
poitrine faible, étroite et souvent haletante. Lorsque la lumière
reparut (trois jours après le dernier, qui avait lui, pour mon oncle),
on retrouva son corps entier, sans blessure. Rien n'était changé dans
l'état de son vêtement, et son attitude était celle du sommeil plutôt
que de la mort.
Lettre de Pline le Jeune à Tacite, (6, 16) X
Evocation de l'éruption du Vésuve, dessin d'Alexis
Pompéi aujourd’hui
Aujourd’hui, la ville de Pompéi est toujours visible et nous pouvons la
visiter comme si nous étions dans cette cité à l’époque romaine.
Elle a été redécouverte vers 1594-1600 alors qu’un architecte, Domenico
Fontana, cherche à dévier le fleuve Sarno. Il découvre des bâtiments
avec des peintures, des inscriptions. Mais personne n’en prend note, et
il faudra attendre le siècle suivant pour que la cité ensevelie
commence à être fouillée, à la demande de Charles III de Bourbon, noble
français de la famille des Bourbon. A Pompéi, la couche de cendre était
plus facile à nettoyer que la lave solidifiée de sa voisine Herculanum.
Les fouilles récentes permettent de sauvegarder plutôt que de déplacer
les objets qui ont un intérêt pour l’histoire. Aujourd’hui, l’objectif
majeur est de préserver les murs, les peintures, les mosaïques et les
inscriptions, le but étant de montrer la cité telle qu’elle était avant
l’éruption du Vésuve. Des moulages en plâtre ont été réalisés au 19ème
siècle pour permettre de représenter les corps des habitants de Pompéi,
qui étaient ensevelis sous les cendres et étaient, depuis ces 18
siècles, décomposés.
Pompéi est toujours fouillée de nos jours, tu peux trouver bon nombre
de nouvelles fouilles en faisant des recherches dans l’actualité, comme
le char retrouvé en 2021, la chambre d’esclave, mais aussi le
Thermopolium, image ancienne de nos fast-foods aujourd’hui. La majeure
partie de la ville est aujourd’hui visitable, et donne un aperçu
extraordinaire de ce qu’était la vie autrefois.
Bon voyage dans le passé romain !