Le linéaire B est le nom que les philologues modernes ont donné aux
signes avec lesquels les Mycéniens écrivaient. Ce sont les plus anciens
témoignages de la langue grecque, qui ont été rédigés en linéaire B.
Le linéaire B a commencé à être utilisé au XVe siècle avant notre ère,
selon les découvertes des archéologues. On a mis au jour des
inscriptions, gravées avec cette écriture, en Grèce continentale et en
Crète. Il a servi jusqu’à la fin de la période mycénienne, vers 1200
avant notre ère.
La forme des signes est dérivée d’une autre écriture encore plus
ancienne : le linéaire A. Il était utilisé par les Minoens. Ils
ont précédé les Grecs en Crète.
Le linéaire A n’est pas déchiffré. Cela veut dire qu’on ne peut pas le
lire et qu’on ne connaît pas la langue que les Minoens parlaient. Par
contre, on sait que le linéaire B servait à écrire du grec très ancien.
On peut donc le lire. Il s’écrivait, comme notre alphabet latin, de
gauche à droite.
Quelques exemples de signes phonétiques du linéaire B
Le linéaire B est une écriture qui appartient à la catégorie des
syllabaires. Cela veut dire que chaque signe permet d’écrire une
syllabe. Les chercheurs ont identifié 87 ou 89 signes phonétiques
différents en linéaire B. Il y avait aussi quelques idéogrammes.
Les signes phonétiques sont ceux qui se prononcent. Ils sont formés à
partir de 12 consonnes et de 5 voyelles. Tandis que les signes
idéographiques sont ceux qui permettent d’écrire les unités de mesure,
les chiffres. Quelques mots très souvent utilisés pouvaient aussi être
écrit avec un seul signe idéogramme (par exemple homme, femme, blé,
cheval, mouton…).
Ecrire les nombres en linéaire B : unité, dizaine, centaine, millier
En français, lorsqu’on écrit, on sépare les mots par des espaces. Les
Grecs qui utilisaient le linéaire B séparaient les mots avec des petits
traits verticaux. La plupart des mots sont composés de 2 à 8 signes
différents.
Le linéaire B s’écrivait sur des tablettes en argile. Après la
rédaction du texte, elles étaient exposées au soleil pour les laisser
sécher. Elles n’étaient jamais cuites. Cela veut dire que les auteurs
de ces inscriptions n’avaient pas l’intention de les conserver pendant
longtemps. Mais suite à l’incendie de certains palais dans lesquelles
elles étaient stockées, certaines de ces tablettes ont été cuites. Cela
a permis de les conserver jusqu’à aujourd’hui.
Ce que les tablettes conservées nous apprennent, c’est que le linéaire
B était une écriture destinée à la gestion administrative des palais.
Il y a beaucoup de listes de personnes, d’animaux, de ressources
agricoles et de produits manufacturés. Cette écriture n’était pas
utilisée pour rédiger des textes privés, comme des lettres, ni pour
écrire de la littérature.
Quelques exemples d'idéogrammes du linéaire B
(De haut en bas et de gauche à droite : mouton, porc, bronze, coupe, homme, femme, orge, vêtement, blé, chèvre, truie)
Les dates ne sont jamais écrites sur les documents en linéaire B. Il
n’y a pas non plus de noms de rois. Par contre, il y a des informations
sur l’organisation des territoires des royaumes et sur les produits les
plus importants pour l’économie mycénienne.
Ces textes nous apprennent aussi que certains employés des palais
étaient payés avec des rations de blé et de figues. En effet, à cette
époque, la monnaie n’existait pas encore. C’était une économie de troc.
On échangeait des produits contre d’autres produits ou contre du temps
de travail.
La première fois que des archéologues ont découvert des tablettes en
linéaire B, c’était sur le site du palais de Knossos, en Crète, en
1900. Mais c’est seulement en 1953 que le linéaire B a été déchiffré
par deux Anglais : Monsieur J. Chadwick et Monsieur M. Ventris.