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Deux tombes celtes célèbres découvertes en France : témoins majeurs de la période de Hallstatt


La période de Hallstatt
 
La période qui est s’étend entre le 8ème et le 5ème siècle avant notre ère. Elle est aussi appelée premier Âge du Fer. Son nom vient d’un site archéologique, une vaste nécropole, découverte en Autriche.

A cette époque, les communautés celtes étaient organisées en principautés. Ces princes puissants ont marqué leur territoire en se faisant élever des tombeaux monumentaux appelés tumuli. Ceux-ci pouvaient présenter des diamètres larges de 30 à 40 mètres. A l’intérieur, ils se faisaient enterrer avec leur char à 4 roues. Cet objet symbolisait leur prestige et leur pouvoir.

Ils contrôlaient leurs principautés depuis des forteresses construites sur des collines, pour dominer le paysage. Ces forteresses ont été abandonnées à la fin de la période de Hallstatt.
En effet, dans le courant du 5ème siècle avant notre ère, une période de troubles, qui a sans doute duré plusieurs décennies, a marqué le passage entre la période de Hallstatt et la période de la Tène, aussi appelée laténienne (5ème - 1er siècle avant notre ère). Les archéologues retrouvent souvent des couches d’incendies et de destructions, qui correspondent à cette période de crise.



Des tumuli monumentaux : Lavau et Vix

En 2015, une tombe celtique princière a été mise au jour à Lavau, près de Troyes (Champagne). C’était la tombe d’un prince. Elle est datée du 5ème siècle avant notre ère. Cette découverte a fait beaucoup de bruit, car elle est exceptionnelle. Ce n’est pas tous les jours que la dernière demeure d’un prince celte est retrouvée dans un bel état de conservation.

Elle avait la forme d’un tumulus de 40 mètres de diamètre. Un tumulus se compose d’une butte artificielle en terre ou en pierre, qui marque l’emplacement du site funéraire. Il lui donne une grande visibilité dans le paysage environnant.
Au centre du monument, le défunt de Lavau reposait dans une chambre funéraire. Il était accompagné de son char.

Parmi le mobilier funéraire, les archéologues ont aussi trouvé un grand chaudron décoré de 8 têtes de lionnes et 4 têtes du dieu Achéloos, une cruche à vin (œnochoé) en céramique attique (provenant de Grèce). Ces pièces de vaisselle nous apprennent que l’aristocratie celte avait adopté la pratique du banquet, populaire chez les Grecs et les Étrusques. Ils sont les témoins des échanges qui existaient entre les régions de la Méditerranée et les tribus gauloises.

Un autre tumulus princier celte est très célèbre. C’est celui de Vix (Bourgogne). Il est plus ou moins contemporain de celui de Lavau. Les 2 tombeaux sont séparés d’environ 70 km. Sa découverte date de 1953. De nouvelles fouilles archéologiques ont eu lieu en 2019, pour améliorer les connaissances sur ce monument.

La chambre funéraire du tumulus de Vix avait l’aspect d’une grande caisse en bois. Le corps qui se trouvait dans cette tombe était celui d’une princesse. Les archéologues l’ont baptisée « La Dame de Vix ».

Elle avait été enterrée avec des bijoux en bronze, en perle et en or. Mais l’objet de plus célèbre de son mobilier funéraire est un très grand vase à vin (cratère) en bronze. Il servait à mélanger le vin et l’eau. En effet, dans l’Antiquité, on ne buvait pas le vin pur.
Il avait été fabriqué par un atelier grec dans le sud de l’Italie. Sa décoration représente une frise de soldats grecs (hoplites) et des têtes de gorgones. La « Dame de Vix » l’avait sans doute reçu comme cadeau diplomatique.
C’est le plus grand vase en bronze datant de l’Antiquité, qui ait été découvert jusqu’à maintenant. Il pèse 208 kg et meure 1,64 mètre de haut !

Comme le prince de Lavau, la princesse de Vix était accompagnée d’un char. Très peu de femmes celtes ont reçu un tombeau aussi important. Ce rituel était généralement réservé aux hommes.



Le palais de la Dame de Vix ?

Une vaste habitation (35 x 21,5 mètres) a été découverte à proximité du tombeau de cette princesse. Il s’agissait sans doute de son palais.
Il se dressait sur une colline de 300 m  de haut (le mont Lassois). Les murs étaient construits en torchis et peints en ocre. La porte mesurait 6 mètres de large. Elle était précédée d’un porche. Le toit était construit en planchettes de chêne (bardeaux).
A l’intérieur du bâtiment, des traces de banquet ont été découvertes. Elles confirment ce que la vaisselle trouvée dans les tumuli nous ont appris sur le goût pour les banquets, de l’aristocratie celte.

Un village fortifié entourait la demeure princière. C’est par la rue principale qu’on pouvait accéder au palais.
Trois greniers étaient utilisés pour le stockage des réserves alimentaires et une citerne servait à stocker l’eau. Ces infrastructures témoignent de la gestion collective des ressources et donc de l’existence d’un pouvoir centralisé, hiérarchisé.
Cet établissement est devenu important vers 530 avant notre ère. Grâce à sa position favorable sur les itinéraires commerciaux de cette époque. Il a périclité vers 450 avant notre ère.