Isis, une déesse égyptienne dans l'Empire
romain
Isis comptait parmi les divinités égyptiennes les plus importantes
pendant la période pharaonique. Elle remplissait de multiples
fonctions. Elle était par exemple une déesse magicienne. Les anciens
Égyptiens pensaient aussi qu’elle avait inventé les temples et les
statues divines selon un texte découvert dans le temple de Philae.
Après la conquête de l’Égypte par Alexandre le Grand, la dynastie des
Ptolémées, des Macédoniens, lui ont succédé sur le trône du pays du
Nil. Ils ont tenté de fusionner les cultures grecque et égyptienne à
Alexandrie. Ptolémée Ier a inventé un nouveau dieu qui représentait
cette synthèse. Il portait le nom de Sérapis. Il a aussi créé une
famille pour Sérapis. Il lui a choisi Isis comme épouse et Harpocrate
comme fils. Ces deux divinités existaient déjà depuis longtemps dans la
religion égyptienne.
Les navigateurs et les commerçants qui fréquentaient la mégapole
d’Alexandrie ont parfois adopté le culte de cette triade divine. Isis a
alors commencé à voyager en Méditerranée. Des temples en son honneur
ont été construit en Grèce, puis dans plusieurs régions de l’Empire
romain.
De déesse magicienne, elle est devenue déesse guérisseuse. Elle a aussi
été considérée comme une déesse protectrice des femmes, des naissances,
des morts et des navigateurs.
Son apparence a aussi évolué. Elle n’était plus représentée de la même
manière que dans l’art égyptien. Dans la vallée du Nil, elle portait
une longue robe étroite. Sur sa tête, elle pouvait porter un
hiéroglyphe représentant un trône ou une couronne hathorique. Cette
coiffe incluait des oreilles de vache, qui était l’animal généralement
associé à la déesse Hathor.
Dans le monde gréco-romain, elle a reçu les traits d’une déesse
gréco-romaine. Elle était généralement vêtue d’une longue tunique. Un
manteau ou un châle couvrait ses épaules et était maintenu par un nœud
sur sa poitrine. Elle portait de longs cheveux tressés. Cette chevelure
était parfois recouverte d’un voile. Dans d’autres représentations,
elle pouvait porter une couronne d’inspiration égyptienne.
Elle pouvait être représentée debout ou assise. Lorsqu’elle était assise, elle allaitait parfois son fils Harpocrate.
Dans ses mains, elle pouvait tenir un sistre ou une corne d’abondance.
Le sistre est un instrument de musique au bruit strident. Il était très
populaire dans le culte isiaque égyptien. Il a accompagné la déesse
lors de ses voyages méditerranéens.
Fragment d'une statuette de la déesse Isis
Le culte d’Isis a aussi été réinterprété. Un rituel initiatique a été
créé à la période ptolémaïque. Les Romains ont continué à le
pratiquer. Cette pratique religieuse s’appelle des Mystères. Tout le
déroulement des cérémonies devait rester secret. Les fidèles de la
divinité qui réussissaient le rituel d’initiation devenaient des
privilégiés, qui pouvaient connaître des choses que les autres
ignoraient. Quelques évocations littéraires imprécises laissent penser
que le rituel d’initiation s’inspirait du récit mythologique égyptien
d’Isis et Osiris.
Dans le récit Les Métamorphoses, le héros d’Apulée se prépare à
l’initiation aux Mystères d’Isis. Pendant les dix jours qui ont précédé
la cérémonie, il ne pouvait pas boire de vin, ni manger de viande. Le
jour de la cérémonie, il a revêtu un vêtement de lin neuf. L’initiation
a eu lieu au début de la nuit. Un prêtre emmena le futur initié dans
une partie secrète du temple. L’histoire ne dit pas ce qui s’est passé.
Le lendemain, un banquet a été organisé.
Les temples romains pour Isis, et les autres divinités égyptiennes qui
pouvaient l’accompagner, avaient une apparence plus proche des temples
romains que des sanctuaires égyptiens. Cependant, quelques éléments
d’architecture étaient inspirés de l’Égypte, pour donner un caractère
exotique au bâtiment. Par exemple, plusieurs obélisques avaient été
installés dans le temple d’Isis de Rome.
Temples d'Isis à Sabratha (Libye) et Bulla Regia (Tunisie)